Consentement sexuel et soumission psychique : dialogue entre droit et psychanalyse

  • Dernière modification de la publication :5 septembre 2025
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Alexandre Ledrait (MC HDR, LPCN, Université de Caen Normandie) et Olivier Beauce (docteur en psychologie clinique, ATER, LPCN, Université de Caen Normandie) ont publié un nouvel article dans la revue In Analysis.

Ledrait, A et Beaucé, O. (2025). Consentement sexuel et soumission psychique : dialogue entre droit et psychanalyse. In Analysis, 9(2). https://doi.org/10.1016/j.inan.2025.100536

Abstract

Contexte
Cet article interroge les tensions entre consentement juridique et psychique dans les relations sexuelles, particulièrement en contexte BDSM, où formalisation et emprise s’entrelacent.
Objectifs
À travers une analyse interdisciplinaire entre droit et psychanalyse, il explore les zones grises du consentement, influencées par le désir et les dynamiques inconscientes.
Méthode
Nous proposons une situation clinique issue d’une mission d’expertise psychologique au pénal afin d’examiner les effets de l’emprise, de la dissociation et de techniques telles que l’hypnose, qui altèrent la capacité des individus à exprimer ou révoquer leur consentement.
Résultat
Les résultats révèlent des contradictions entre les notions formelle et psychique du consentement. Par exemple, des contrats explicites dans le BDSM, censés garantir la sécurité des partenaires, peuvent se retourner contre des victimes lorsqu’ils occultent la réalité d’une emprise ou d’une altération du discernement. Le témoignage d’une victime met en lumière l’impact des traumatismes précoces qui favorisent des dynamiques de soumission et des états dissociatifs exploités par l’agresseur. Le cas étudié montre également que des techniques de conditionnement mentaux et de manipulation psychologique rendent impossible un consentement véritablement libre et éclairé.
Conclusion
Les normes juridiques actuelles peinent à saisir la subtilité des processus psychiques impliqués dans le consentement sexuel, en particulier lorsqu’ils sont influencés par l’emprise ou la dissociation. À ce titre, nous plaidons pour une évolution du droit en dialogue avec la psychologie clinique et la psychanalyse, afin de mieux appréhender et qualifier les viols sous soumission psychique, à l’image des avancées législatives récentes sur les viols sous emprise chimique. Ce chantier, bien qu’il reste encore à ouvrir, constitue une urgence à la fois clinique, politique et éthique.

Il est consultable via ce lien : https://doi.org/10.1016/j.inan.2025.100536

Celui-ci a été publié dans la revue In Analysis (revue transdisciplinaire de psychanalyse et sciences) qui contribue au dialogue scientifique en psychologie en publiant des articles de portée clinique et académique relatifs au domaine psychanalytique. Afin de valider, approfondir et remettre en question l’état actuel de la recherche, nous mettons au premier plan la triangulation théorique et les perspectives alternatives fournies par un large spectre de disciplines telles que la psychologie cognitive et expérimentale, la médecine, la biologie, les neurosciences, les sciences humaines et sociales, les études critiques, etc.

Alexandre Ledrait est maître de conférences HDR en psychopathologie clinique au LPCN. Il est spécialisé dans les conséquences psychotraumatiques des traumatismes relationnels précoces, notamment chez les enfants d’âge préscolaire et dans les mécanismes psychologiques sous-jacents aux actes de violence. Il est impliqué dans le programme de recherche Dynamiques Familiales.

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