10 juillet 2024
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9h00
–
13 juillet 2024
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17h00
Le Congrès International de Psychologie Sociale (CIPS) est un événement qui favorise les échanges et les débats autour des dernières avancées en psychologie sociale, contribuant ainsi à la vitalité et la visibilité de ce secteur de recherche. Le congrès est organisé autour de conférences, tables rondes, sessions de communications orales, symposia, sessions blitz et posters. La 15ème édition du CIPS se déroulera à l’Université libre de Bruxelles, sur le campus du Solbosch, du 10 au 13 Juillet 2024 (les pré-conférences se dérouleront le 10 juillet, le congrès débute le 11 juillet et se termine le 13 juillet). Plusieurs membres du LPCN participent à cette édition.
Maëva Garcia (future doctorante, LPCN) interviendra le 11 juillet à 14h20, lors de la session “Sessions individuelles 5 : Promotion de la santé dans le cycle de vie“. Elle réalisera une présentation orale intitulée :
« Le rôle des identités multiples et du soutien social sur la consommation d’alcool en milieu étudiant »
Maëva Garcia (future doctorante, LPCN, Université de Caen), Grenier Catherine (UC Louvain, Belgique), Jessica Mange (MC HDR, LPCN, Université de Caen).
De nouvelles pratiques de consommation d’alcool émergentes en milieu étudiant, type Binge Drinking (BD ; 6+/7+ verres pour les F/H consommés en 2h), génèrent de nouveaux besoins en prévention des comportements de santé à risque. Dans ce cadre, le modèle bio-psycho-social, dominant dans le champ des addictions, sous-estime l’impact des identités multiples (IdM) des personnes consommatrices et le support social reçu et/ou donné (SSr/SSd) associé, sur la consommation d’alcool. Or, si le support social, particulièrement le « donné » par comparaison au « reçu », constitue de manière systématique un facteur protecteur, le rôle des IdM est potentiellement plus ambivalent dans le champ spécifique des consommations en milieu étudiant. En effet, si le rôle favorable et décisif des IdM a été largement démontré sur le bien-être et la santé tel un « social cure », il est possible qu’il constitue un facteur de risque et non de protection, tel un « social curse », dans le cadre de pratiques très socialisées de consommation telles que le BD. 1554 étudiant.e.s ont complété un questionnaire en ligne mesurant des variables démographiques, psychologiques et de consomma2on d’alcool. Après contrôle des paramètres d’anxiété et de dépression, deux résultats principaux apparaissent. 1) Le SSd est effectivement associé à une moindre pratique de BD (𝛃 = -2.791) et tendanciellement à un risque moindre de trouble d’usage de l’alcool (TUAL ; 𝛃 = – 0.364Ɨ). Conformément à l’hypothèse de « social curse », les IdM sont associées positivement à un risque de TUAL (𝛃= .453**) et tendanciellement à une pratique plus importante de BD (𝛃 = .935Ɨ). Les enjeux théoriques et appliqués à mieux considérer les IdM et le support social donné dans le cadre de la prévention du BD et des TUAL seront discutés.
Romain Veillé (IGR, membre associé LPCN) interviendra le 12 juillet à 12h, lors de la session “Sessions individuelles 11 : Psychologie sociale de la santé“. Il réalisera une présentation orale intitulée :
« Mieux comprendre et prévenir l’anxiété et les peurs liées au don de sang : le rôle de la perception de contrôle »
Romain Veillé (IGR, membre associé LPCN, Université de Caen), Maxime Mauduy (MC, LPS, Paris cité), Brice Poreau (medecin, chercheur associé au laboratoire S2HEP), Nathalie Callé (médecin responsable des prélèvements à l’Établissement français du sang (EFS)), Alexandre Heeren (PU, UC Louvain, Belgique), Cécile Sénémeaud (PU, LPCN, Université de Caen).
L’anxiété et les peurs liées à la situation de prélèvement font partie des facteurs de risque les plus
significatifs de la survenue de malaise vagal (MV) consécutif au don de sang1. Si leur prévention fait l’objet d’une littérature internationale assez abondante2, les processus psychologiques à l’origine des états émotionnels préalables au don n’ont été que très peu investigués. Or, un déterminant psychologique fondamental de l’anxiété en général est le sentiment de perte de contrôle3. L’objectif de l’étude expérimentale présentée, menée en milieu écologique, a été de tester l’effet du renforcement de la perception de contrôle liée au don sur la réduction de l’anxiété et des peurs, la réduction des symptômes de MV et l’augmentation de l’intention de retour au don. 688 jeunes donneurs·ses ont été réparti·e·s aléatoirement entre une condition contrôle (parcours standard de don) et une condition expérimentale dans laquelle, avant le prélèvement, ils·elles (i) prenaient connaissance d’un flyer présentant les stratégies pour faire face aux principales peurs puis (ii) réalisaient des exercices de tension musculaire présentés comme permettant de contrôler les sensations de malaise. Les variables d’intérêt étaient mesurées à trois temps (à l’arrivée sur site, immédiatement avant et après le don). Le modèle d’équation structurelle révèle que, par rapport à une condition contrôle, les donneurs·ses de la condition expérimentale (i) ressentent moins d’anxiété et de peurs préalables au don, (ii) en raison notamment d’une plus forte capacité perçue à maîtriser le contexte de prélèvement et les peurs qui y sont associées, (iii) les conduisant, à l’issue du don, à indiquer moins de symptômes de MV, moins de douleur ressentie et davantage d’intention de redonner son sang. La discussion portera sur le rôle étiologique de l’(in)tolérance à l’(in)contrôlabilité qui n’a, à ce jour, jamais été examiné dans le cadre de l’anxiété liée au don de sang.
Maëlle Fleury (doctorante, LPCN) présentera un poster le 12 juillet à 16h, lors de la session “Poster 2” :
« Vaut-il mieux planifier des limites sur sa consommation d’alcool ou inhiber ses pratiques à risques ? Structure factorielle, profils latents, et déterminants psychologiques des stratégies de protection comportementales »
Maëlle Fleury (doctorante, LPCN), Maxime Mauduy (MC, LPS, Paris cité), Jessica Mange (MC HDR, LPCN, Université de Caen).
Les stratégies de protection comportementales (SPC) liées à la consommation d’alcool sont des comportements spécifiques d’auto-contrôle que l’on peut mettre en place dans le but de réduire sa consommation et les conséquences négatives de cette consommation. Efficaces (Dekker et al., 2018; Martens et al., 2011), elles restent cependant peu utilisées en prévention en raison notamment de leur compréhension limitée. En effet, les SPC se distinguent selon différentes dimensions dont (i) l’identification varie d’une étude à l’autre, (ii) les déterminants psychologiques sont encore peu investigués et (iii) la combinaison optimale en termes d’efficacité n’est pas connue. Cette recherche vise à répondre à ces enjeux de compréhension des SPC spécifiquement en milieu étudiant dans lequel de nouvelles pratiques de consommation à risque, telles que le binge drinking (BD), nécessitent un renouveau dans les dispositifs de prévention. Deux études (NE1 = 1252, NE2 = 896) auprès d’étudiant·e·s mesuraient des variables démographiques (genre, âge), psychologiques (normes, identité, impulsivité, motivations, métacognitions), et associées à la consommation d’alcool (SPC, conséquences, risque de dépendance, BD). Trois résultats principaux sont stables sur les deux études. Premièrement, les analyses factorielles exploratoires et confirmatoires indiquent une structure interne en quatre dimensions de l’échelle de SPC (PBSS-20, Grazioli et al., 2019; Treloar et al., 2015) – (1) planification de limites de consommation, (2) dilution de l’alcool, (3) inhibition de modes de consommation à risques et (4) réduction des risques. Deuxièmement, les analyses en profils latents révèlent sept profils d’utilisateurs·trices, montrant que les profils les plus protégés sont ceux utilisant les quatre SPC de manière intensive. Troisièmement, les variables psychosociales émergent comme des éléments importants pour comprendre les différences dans les patterns d’utilisation des SPC. Ces résultats seront discutés en référence aux théories de l’auto-contrôle et à la potentielle valeur sociale associée à chaque type de SPC.
Camille Langlais (doctorante, LPCN) interviendra le 13 juillet à 9h20, lors de la session “Sessions individuelles 14 : La modération sans modération“. Elle réalisera une présentation orale intitulée :
« Moyens ou raisons d’agir : L’efficacité de la proximisation du changement climatique sur la préférence et l’intention de consommer des produits non-carnés dépend elle de la manière dont le comportement est identifié ? »
Camille Langlais (doctorante, LPCN), Christophe Demarque (MC, ALLSH, Aix Marseille Université), Laurent Waroquier (MC, PsyClé, Aix Marseille Université), Cécile Sénémeaud (PU, LPCN, Université de Caen).
Proximiser le changement climatique (CC) est une stratégie des plus étudiées en psychologie pour promouvoir les pratiques durables. Pour comprendre ses effets, souvent inconsistants, de nombreux chercheur·euse·s tentent d’identifier plus précisément pour qui et dans quels contextes présenter le CC comme psychologiquement proche favoriserait des pratiques durables (Keller et al., 2022 ; Langlais et al., 2022). En revanche, peu d’attention est accordée aux pratiques elles-mêmes : renvoient-elles plutôt à des considérations biosphériques abstraites ou à des moyens d’actions concrets, et comment cela influence-t-il l’efficacité de la proximisation du CC ? Dans cette étude, nous faisons l’hypothèse que proximiser le CC serait plus efficace lorsque les pratiques ciblées sont présentées en termes de moyens subordonnés plutôt qu’en termes de raisons supra-ordonnées, et ce, en raison d’une compatibilité entre le niveau d’abstraction du risque et celui du comportement. Pour tester cette hypothèse, 132 étudiant·e·s étaient exposé·e·s à un rapport sur le CC dans un contexte spatio-temporel proche versus distant. Nous leur présentions ensuite les moyens versus les raisons de limiter leur consommation de viande pour lutter contre le CC. Enfin, nous mesurions leur comportement immédiat lors d’une simulation d’achats ainsi que leur intention de manger moins de viande. Les analyses confirmatoires ont montré que la proximisation du CC augmente l’intention de manger moins de viande, mais seulement en présence d’informations sur les moyens d’agir. En revanche, elle n’avait pas d’effet sur le comportement effectif, quelle que soit son identification. Des analyses exploratoires ont également montré que proximiser le CC augmente la perception d’efficacité et réduit la perception de difficulté associées au fait de manger moins de viande. Notre discussion portera sur l’intérêt d’approfondir la proximisation du CC à travers une approche centrée sur les pratiques durables, en tenant également compte de leurs caractéristiques, notamment des habitudes individuelles et des normes sociales associées.