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Maxime Mauduy

Profils psychologiques des témoins de harcèlement scolaire

  • Dernière modification de la publication :19 décembre 2023
  • Post category: Actualités/Publication

Dans le cadre d’un projet de recherche sur la prévention du harcèlement scolaire par les témoins (Witnesses’ Prevention of School Bullying · WPSB), Maxime Mauduy, doctorant · LPCN · université de Caen Normandie, Virginie Bagneux, MC · LPCN · université de Caen Normandie et Cécile Sénémeaud, PR · LPCN · université de Caen Normandie ont publié un nouvel article s’intitulant « Unmasking School Bullying Witnesses: Five Different  Psychological Profiles Related to Intention to Defend Victims ».

Celui-ci a été accepté cet automne par la revue School Psychology Review (SCIMAGO-SCOPUS Q1, SJR 2020 1.52, IF 2.5) et est dès à présent disponible en ligne.

Le harcèlement scolaire est un phénomène répandu dans les établissements scolaires (jusqu’à 80%), et engendre de nombreuses conséquences sur les victimes (anxiété, isolement social, échec scolaire, suicide). Récemment, l’attention des chercheurs s’est portée sur les témoins de harcèlement car ils représentent un levier important de prévention. Le problème est que (trop) peu d’élèves sont actifs dans l’aide aux victimes (e.g., s’opposer à l’agresseur, réconforter la victime ou alerter un adulte) et préfèrent plutôt ne pas s’impliquer dans la situation. Une prévention efficace étant une prévention qui s’adapte aux besoins des élèves, identifier les forces et les faiblesses à chaque profil de témoins semble un préalable nécessaire à l’accompagnement adapté de ces témoins vers le comportement d’aide. Cet article se propose donc de répondre à l’interrogation suivante : « Quelles caractéristiques possèdent les témoins défenseurs, qui permettraient de prédire leur passage à l’action, et n’auraient pas les témoins passifs ou renforçateurs ? ».

A partir d’une analyse en cluster incluant différents construits psychologiques (réactions passées aux situations de harcèlement, attitude, normes sociales, et sentiment d’auto-efficacité envers l’aide aux victimes), cet article met en lumière cinq profils psychologiques distincts de témoins de harcèlement en lien avec leurs intentions futures d’aider les victimes.

Les résultats montrent notamment que les témoins passifs ne constituent pas un groupe unitaire : ils peuvent être distingués selon trois profils psychologiques, dont deux (« conflicting beliefs’ witnesses » et « Inconsistent witnesses ») révèlent certaines incohérences, comme le fait d’être très favorable à la défense d’une victime mais ne jamais passer à l’action. Ainsi, pour une même réaction de passivité, ces témoins possèdent des raisons psychologiques sous-jacentes bien distinctes. Finalement, et au-delà d’une typologie plus complète des témoins, cet article permet d’identifier les leviers à activer pour encourager les témoins passifs à aider les victimes, et permet de cibler les interventions qui seraient adaptées à chaque profil de témoins pour augmenter leurs intentions d’aide et mieux prévenir le harcèlement scolaire.

L’article est également accessible via la collection du LPCN sur la plateforme HAL.

Maxime Mauduy

Maxime Mauduy est le premier auteur de cet article. Il est actuellement doctorant au LPCN, son projet de thèse en psychologie s’intitule « Discrimination entre pairs dans le domaine scolaire et technique de l’hypocrisie induite : élaboration et évaluation d’une nouvelle stratégie de prévention » et est effectué sous la direction de Cécile Sénémeaud, PR · LPCN · UNICAEN, Daniel Priolo, MC HDR · université de Montpellier 3 et Nicolas Margas, MC · PHASE · ISSUL · université de Lausanne.

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