Isaure CHAGNEAUD est diplômée d’une Licence de Psychologie à l’Université Caen-Normandie et du Master de Psychologie psycho-dynamique clinique et pathologique de la même université, en juillet 2023. Elle est arrivée au LPCN en tant que doctorante en Novembre 2023.
Lors de la préparation de cet article, elle s’est prise au jeu et a souhaité se présenter elle même, nous lui laissons donc la parole :
Mon attrait pour la recherche s’est développé très tôt, dès l’élaboration de mon premier TER de recherche de Licence 3. Il me semble que cet attrait pour la recherche a été initié par les apprentissages dont j’ai bénéficié de la part de nos enseignants-chercheurs, investis dans la clinique du terrain, qui m’ont transmis un lien à la littérature scientifique que je considère aujourd’hui comme indispensable, y compris dans la clinique du terrain. J’ai ainsi toujours eu la volonté de réaliser une thèse à la suite de mes études afin de mettre en service la rigueur et l’obstination qui me qualifient dans l’objet d’étude qui sera le mien.
En tant que psychologue, je suis spécialisée dans les cliniques de l’extrême de la vie ou du trauma : somatique, vieillissement et handicap principalement. Je suis actuellement psychologue clinicienne au CHU de Caen, en service de génétique, ainsi qu’en Chirurgie Maxillo-Faciale à 90%. Je dispense également des cours à l’Université de Caen en tant qu’enseignante vacataire.
En me proposant ce projet de thèse, mes enseignants savaient, me connaissant, que cela était en continuité avec mes désirs professionnels. Effectivement, j’ai eu la chance, lors de mon Master, d’enrichir mes connaissances sur la clinique de l’acte, grâce aux enseignants spécialisés dans le domaine et aux intervenants extérieurs venus nous présenter les structures où ils pratiquent cette clinique. L’ensemble de ces enseignements et la mission de protection de l’enfance, expérimentée au sein de mon stage de Master 2 en Pédiatrie médicale, ont fait naître chez moi des questionnements sur les mécanismes psychologiques à l’œuvre chez l’auteur comme chez la victime. J’ai, ainsi, toujours eu la volonté d’approfondir ces problématiques au cours de ma pratique future.
Je porte donc un intérêt conséquent et une particulière motivation à ce projet de recherche sur la Justice Restaurative. Effectivement, il me permet d’approfondir ces questionnements, qui émanent du terrain, sur les deux partis concernés et sur les pathologies psychopathologiques qui leur sont afférentes, notamment les troubles post-traumatiques, ainsi que d’approfondir le dispositif de Justice Restaurative qui est en pleine extension au niveau international. Consciente du retard de la région Nord Ouest dans ce domaine de recherche, je suis honorée de pouvoir contribuer à son développement dans la région Normandie qui est la mienne. Enfin, ce projet me permet également de continuer à collaborer avec les enseignants dont j’ai tout appris et avec l’Université de Caen qui, déjà, fait partie intégrante de mon histoire, ainsi que d’étendre ma pratique à d’autres spécialités. Il s’agit d’une nouvelle aventure, d’un nouveau challenge.
L’objectif du projet JUREPSY, sous la direction de Astrid Hirschelmann et le co-encadrement d’Alexandre Ledrait, est d’évaluer les effets psychologiques du dispositif de Justice Restaurative, qui, à l’origine, n’a pas d’objectif thérapeutique. Il se base sur une étude longitudinale permettant d’évaluer sur trois temps : avant, pendant et après, les effets de ce dispositif sur les auteurs et victimes d’infractions pénales.