Thèse de doctorat en psychologie, sous la direction de Sandrine Rossi (PR, LPCN, université de Caen Normandie). Soutenue le 06/12/2021, à l’université de Caen Normandie, dans le cadre de l’École doctorale “Homme, sociétés, risques, territoire” (Rouen), en partenariat avec le Laboratoire de psychologie de Caen Normandie (équipe de recherche).
Composition du jury
- Mme Valérie PENNEQUIN, PU, Psychologie des Ages de la Vie et Adaptation, EA 2114, Université de Tours François Rabelais (Rapporteur),
- M. Jérôme CLERC, PU, Laboratoire de Psychologie et NeuroCognition, UMR 5105, Université de Grenobles Alpes (Rapporteur),
- M. Franck RAMUS, DR CNRS, Laboratoire de Sciences Cognitives et Psycholinguistique, École Normale Supérieure – PSL (Examinateur),
- M. Jérôme PRADO, CR CNRS-HDR, Centre de recherche en Neuroscience de Lyon, UMR 5292, Université Lyon 1 Claude Bernard (Examinateur),
- Mme Sandrine ROSSI, PU, Laboratoire de Psychologie Caen Normandie, EA 7452, Université de Caen Normandie (Directeur)
Résumé
Depuis plus d’une décennie, les rapports nationaux et internationaux concernant le système éducatif français se succèdent et mettent en lumière que les élèves français ont un faible niveau scolaire. Pour répondre à cette problématique, l’un des objectifs de la réforme du Collège (2015) est de permettre à tous les élèves d’apprendre à apprendre. Toutefois, les enseignants manquent d’outils auxquels se référer pour atteindre cet objectif. Les apports des sciences cognitives sur les processus cognitifs à l’œuvre dans les apprentissages nous amènent alors à investiguer les processus de gestion de la cognition.
La métacognition apparaît comme un des processus à cibler pour favoriser la réussite scolaire des élèves. Au regard de l’importance et de l’intérêt de la métacognition, de nombreux programmes d’intervention ont vu le jour. Malgré des résultats probants, il n’existe pas, à notre connaissance, de programme validé en langue française qui soit applicable par les enseignants. Sur la base des recommandations proposées dans la littérature, nous avons conçu, en partenariat avec une équipe pédagogique, un programme pédagogique métacognitif (PPM) axé sur le fonctionnement cérébral et cognitif dans les apprentissages.
Ainsi, l’objectif de ce travail de thèse est de déterminer, par un suivi longitudinal, les bénéfices de ce programme sur la réussite scolaire d’élèves de collège. Nous avons suivi des élèves de 6ème pendant trois ans, qui ont bénéficié ou non, pendant les deux premières années de collège, d’une séance hebdomadaire du PPM « Connaissance de soi ». Les élèves ont été évalués avec accord parental avant toute intervention (à l’entrée en 6ème) puis à 2 reprises (en fin de 6ème et en fin de 5ème). Un post-test différé était prévu un an après (en fin de 4ème) mais celui-ci n’a pu se tenir en raison de la crise sanitaire COVID-19.
Les évaluations ont porté sur les connaissances des élèves sur le fonctionnement cérébral et cognitif, leurs capacités métacognitives, leur sentiment d’auto-efficacité, leurs capacités mnésiques, attentionnelles, intellectuelles, cognitives, et leurs performances scolaires. Les résultats de cette expérimentation n’ont pas montré d’effet significatif du PPM sur les performances scolaires des élèves mais ont mis en évidence qu’il favorisait les connaissances de tous les élèves sur le fonctionnement cérébral et cognitif. Il semble également qu’il ait amélioré la perception que certains élèves en difficulté avaient d’eux-mêmes en tant qu’apprenant. Le programme pédagogique présenté, visant le développement de la métacognition, pourrait constituer un des leviers possibles pour favoriser la réussite des collégiens tout en promouvant une démarche d’évaluation des pratiques éducatives.
